Techniques d’endurcissements et de renforcements du corps.
Je cite ici http://okinawa.gojuryu.free :
"Dans un combat, il y a toujours des risques de recevoir un coup invalidant. Pour remédier à cela, le karate d’Okinawa à mis au point des techniques visant à renforcer les sections corporelles les plus exposées, mais aussi et dans un but offensif, de renforcer les outils de percussion.
Ces renforcements se doivent d’être progressifs et adaptés à la morphologie de chacun. Adaptations qui respectent l’âge, le sexe, le passé… de chaque pratiquant.
Dans un premier temps, nous verrons le renforcement des zones de blocages, principalement les avant-bras et tibias, mais aussi les cuisses.
En premier lieu, la bonne répétition des kata comme sanchin (gôjû ou uechi) et naihanchi (shorin) amène déjà une vascularisation, donc une circulation sanguine qui nourrit les cellules ostéoblastes (qui construit l’os), tout cela doit être associé à une juste respiration.
Cette étape qui peut paraître fastidieuse et sans intérêt est en fait la plus importante. C’est la base qui ne devrait jamais être oubliée.
Ensuite, un travail d’habitude au contact des zones concernées par des frottements assez appuyés, avant-bras contre avant-bras, tibias contre tibias.
Ce travail de frottements a ceci d’intéressant que les zones visées sont relativement vastes. De plus, le stress sur l’os est suffisant pour que ce travail ostéoblaste perdure sur une longue période de temps.
Ces façons de faire sont loins d’être inutiles, même pour les pratiquants avancés et amènent à prendre conscience de la contraction et du relâchement à mettre dans ses actions, la force/souplesse, le gô/jû, le (pan)gai/nûn, le kô/nan, le kin/gai.
En cas d’entraînement solitaire, il est possible de se frotter soi-même, un massage appuy.
Enfin, viennent les frappes. Ces exercices ne sont pas les plus efficaces pour le renforcement osseux/musculaire si on considère la petite surface frappée, sauf dans les frappes avec le plat de la main. S’ils représentent le côté le plus spectaculaire, ils n’en sont pas moins que le résultat des étapes précédentes. Ces frappes ne sont que le produit fini et ont un autre but, le travail du mental de celui qui reçoit, mais aussi et surtout, de celui qui donne.
Pour le frappeur, il y a un travail vraiment intéressant, c’est la frappe en relâchement, en lourdeur, qui ne sera pas freinée par l’appréhension de l’impact, puisque les surfaces de frappes auront déjà été habituées à cet impact.
En fait, ce travail ne nécessite pas la présence d’un partenaire puisqu’il peut très bien se faire avec un makiwara, voire un mannequin de bois (adapté).
Pour le corps entier, il y a aussi des exercices d’entrechoquements essentiellement des coups d’épaules, en avant et en arrière, mais aussi dos contre dos.
Au honbu-dôjô de uechi-ryû de la ville de Futenma, ils utilisent aussi une roue crantée que l’on roule sur le tibia, et le travail des frappes est très souple et relâché, mais dure très longtemps (30 mn par séance).
Au dôjô Kenshikai de Hokama Tetsuhiro de la ville de Nishihara, on doit faire les déplacements de sanchin (gôjû-ryû) en portant des "kami", normalement des jarres (mais dans ce cas, toute sorte de poids) et nous frapper les cuisses avec, à chaque prise de position.
Au même dôjô, il y a un makiwara portatif, bâton enrubanné qui sert à se frapper les tibias.
Cet été, au Haebaru-shureikan, dôjô de kônan-ryû, branche dissidente du uechi-ryû, dont le créateur, Itokazu Seiki, revendique un retour à un travail plus proche du uechi-ryû d’origine, Shimabukuro Tsuneo me faisait travailler avec des canettes entourées de ruban adhésif (roulage et frappe), avant de passer aux frappes sur poteau entourée de corde.
Ces deux derniers exemples ne m’étaient "réservés" que parce que j’ai déjà une expérience ancienne.
Mais le plus important avant les frappes, c’est ce travail préparatoire (kata et frottements) associé à une bonne respiration, toujours pour la vascularisation et la circulation sanguine donc alimentation des cellules osseuses, travail progressif qui conduit à une pratique sur le long terme. Les frappes, dans un second temps, ne sont vraiment intéressantes que pour ce relâchement et ce travail du mental.
Suivants les possibilités et désirs de chacun (mais aussi le contrôle du prof.), ces étapes peuvent s’additionner au sein de chaque séance.
Dans un deuxième temps, nous verrons que ce travail de renforcement par les frappes revêt un aspect très intéressant et important.
Dans les frappes, le frappeur doit rechercher le relâchement. Après l’impulsion, le relâchement évite toute contraction nuisible à une prise de vitesse, ce n’est qu’au moment de l’impact que l’on retrouve cette contraction/focalisation.
Se relâcher pour frapper ne peut bien se faire que si les zones d’impact sont suffisament habituées à cet impact. Nous verrons ici le travail de renforcement de ces parties.
Il faut distinguer des zones "de bloc" et des zones "d’articulations", par zones "de bloc" nous entendons, l’os frontal, les coudes, les genoux ; par zones "d’articulations", nous entendons les doigts et les orteils.
Dans les deux cas, un travail de frottement est tout à fait envisageable, ne serait que pour ce travail "dermoblaste" sur la peau et ostéoblaste sur les os.
Pour les zones "de bloc" un travail progressif d’impact est nécessaire, sans oublié que tout le corps doit participer à la force d’impact. "PROGRESSIVITE" est le:mot d’ordre, surtout l’os frontal, qui bien qu’il est le plus épais du squelette humain, puisqu’il protège le cerveau.
Le travail de renforcement des doigts et orteils vise surtout les tendons et ligaments, ces régions n’étant pas directement pourvues de muscles, mais reliées à ces derniers par des ligaments. Outre le travail des kata ventilateurs (sanchin, tensho et naihanchi) avec alternance des contractions/décontractions, pour une bonne circulation sanguine, un travail de saisie permet de renforcer les muscles qui tendent ou relâchent ces articulations.
Traditionnellement, à Okinawa, on utilise des kâmi, jarres, pour le renforcement des doigts. En fait, la forme de l’objet saisi importe peu. Le plus important, c’est le poids soulevé.
L’exercice d’ouverture/fermeture des mains est un travail intéressant.
Il y a aussi les "pompes" sur les doigts. Là encore, la progressivité est de mise, le poids du corps entier n’est pas nécessaire, suivant les possibilités de chacun.
Vient le travail des frappes, toujours sur cible à résistance progressive.
Pour le renforcement des orteils, "agrippement" du sol pendant les prises de positions des kata ventilateurs. "Agrippement" des orteils au sol et avancées.
Saisie d’un poids quelconque, au dojo shodokan de Higa Seikichi, on soulevait le coin d’un tatami.
Pompes sur les orteils et "pointes", là encore, il n’est pas indispensable de mettre le poids du corps entier dans les premiers temps.
En position de "pompes", il y a un travail d’avancées/recul sur les orteils qui donne de bons résultats.
Enfin, un travail de frappes, toujours sur matériau à résistance progressive est à envisager"
Catégorie : Durcissement
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