Maîtres Goju Ryu

1. Kanryo Higaonna

Maître Higashionna naquit dans le village de Naha, à Okinawa, le 10 mars 1853. Appelé Moshi, il a commencé le karate à 19 ans avec Maître Aragaki (1840-1920), contemporain de Maître Itosu. Il étudia à la source, en Chine, ce qui donna une orientation décisive au Karate d’Okinawa. A l’époque, l’art martial local s’appelait Te ou To-de (technique de main Chinoise). Kanryo Higashionna était marin et travaillait pour un marchand de thé chinois. Il faisait la navette entre la province de Fukien et Okinawa. Il fut présenté par ce marchand de thé à Maître Ryuko Ryu, appellé aussi Waishinzan, qui enseignait le kempo chinois. Higashionna resta une quinzaine d’années en Chine, et dès qu’il devint un expert, son Maître le baptisa Tohna des Ryu Kyu.

Maître Higashionna revint à Okinawa autour de l’âge de 35 ans. Il enseigna aux Okinawaïens un art qui combinait les styles chinois qu’ils connaissait et le To-de. Cet art s’appelait le Naha-te. Maître Higashionna avait une méthode très cohérente et format d’excellents instructeurs. Son intention était aussi d’adapter l’art martial à l’enseignement de groupe. Parmi ses élèves se trouvaient Chojun Miyagi, Chohatsu Kyoda, Taizo Tabara , Tsunetaka Guzukuma, Seko Higa, et Kenwa Mabuni.

2. Chojun Miyagi

Né en 1888 à Naha, son nom d’origine est Miyagusuku. Il commença le karate à 14 ans comme élève de Maître Higashionna. Après la mort de Maître Higaonna, Maître Miyagi partit deux fois en Chine pour y étudier les arts martiaux chinois et leur littérature.

Maître Miyagi a introduit dans son art une respiration venant de la respiration Ch’an chinoise, aussi appelé Zen au Japon.

En 1924, il fit la première démonstration publique de karate au cours de la visite de Jigoro Kano à Okinawa (le fondateur du judo).

En 1926, il fonde l’association Okinawa Karate Jutsu Kenkyukai. Le nom Goju Ryu n’apparaîtra qu’en 1929. Cette année là se déroule à Kyoto un rassemblement de tous les arts martiaux japonais, organisé par la Dai Nippon Butokukai, la plus grande organisation d’arts martiaux d’avant guerre. Maître Miyagi ne pouvant s’y rendre, il délègue M. Jinan Shinsato, un de ses élèves. Toutes les écoles japonaises ayant des noms, lorsque l’on demande à M. Sinsato quelle école il représentait, il doit improviser et donne le nom de Anko Ryu, qui signifie école semi-dure ! De retour à Okinawa, M. Shinsato raconta celà à Maître Miyagi. Celui-ci décida par la suite de nommer son école Goju Ryu, ce qui signifie école de la force (go) et de la souplesse (ju).

En 1952, il créa l’association Goju Ryu Shin Ko Kai, dans le but de promouvoir son style de karate. Seko Higa en fut le vice-président et Seikichi Toguchi le directeur exécutif.

Maître Miyagi mourut en 1953. Parmi ses élèves, se trouvaient Seko Higa, Seikichi Toguchi, Meitoku Yagi, Ei’ichi Miyazato, Keiyo Matanbachi, Sakiyama, Arima, Arazato, Tomoyori Kiei, Isumi Kwa Kanki, Heiko Miyazato, Seiko Fukuchi.

3. Gogen Yamaguchi

Gogen Yamaguchi, dit "le Chat" pour ses positions et sa crinière féline, est un grand maître du Goju Ryu, héritier du fondateur Miyagi. Né en 1909, il a commencé son étude du karaté avec Maître Seko Iga, un élève de Maître Miyagi.

En 1931, Gogen Yamaguchi rencontre le fondateur du style Goju, le maître Chojun Miyagi qui par la suite lui donna se nom de Gogen ("brut").

Yamaguchi a établi son premier club de karaté à Kyoto, pendant ses études de droit. Son dojo devint célèbre dans la ville entière pour son entraînement difficile et ses exercices de respiration intensifs ("Ibuki").

Yamaguchi eut l’idée de libérer la pratique du Karate et ébaucha les premières étapes de ce que nous connaissons aujourd’hui comme étant le jiyu kumite, le combat libre. C’est l’une des raisons de la célébrité de son dojo. Il établit des règlements précis pour codifier les confrontations. Plusieurs de ces règlements sont encore aujourd’hui en vigueur dans le karaté de compétition. Il a également introduit les Taikyoku dans le Goju Ryu.

En 1950 il fonde le All Japan Karate-do Goju-kai (JKF)

Il était également maître de Yoga et prêtre Shinto.

Il est mort en 1989

4. Seiko Higa

Maître Seiko Higa est né en 1898 à Naha, Okinawa. A l’âge de douze ans, il commence l’étude du Naha-te avec Maître Kanryo Higaonna.

En 1916, à la mort de son maître, il poursuivit son étude du Naha-te sous la tutelle de Maître Chojun Miyagi, le disciple le plus ancien de Maître Higaonna. Il devient ensuite le premier assistant de Maître Miyagi Chojun.

En 1932, il quitta son emploi pour se consacrer à plein temps à l’enseignement du karaté et ouvrit son propre dojo de karaté Goju-ryu dans le quartier de Kumoji à Naha. Il appela son école Shodokan. Maître Higa a été le seul à recevoir de Maître Miyagi la permission d’ouvrir son propre dojo et à vivre uniquement de son enseignement du vivant de son maître.

En 1935, sur la proposition d’un ami, Maître Higa se rendit en Indonésie pour y enseigner le karaté. Ce qui au départ devait être un projet à long terme, prit fin prématurément au bout de deux ans et Maître Higa revint à Okinawa. C’est alors que la Butokukai lui décerna le titre de Renshi en reconnaissance de son dévouement pour la diffusion et la promotion du karaté.

Maître Higa dirigea de nombreux cours de karaté et notamment à l’université des Ryu-Kyu, dans les lycées d’Itoman et dans les prisons d’Okinawa.

5. Seikichi Higa

Né en 1927, Maître Higa Seikichi débuta le karaté Goju-Ryu, dès son plus jeune âge, avec son père, Maître Higa Seiko. C’est lui qui repris la direction de l’école Shodokan, à la mort de son père.

Comme son père, il était particulièrement attaché à la voie de paix, que peut être le vrai Karaté, et à la vertu qui sous-tend cette voie : la patience.

Le karaté de Maître Higa Seikichi était basé ,tout comme celui de son père, sur la souplesse et le relâchement musculaire.

Il était aussi Président de la Fédération Internationale de Karaté-Kobudo créée par son père. Il dirigea l’école Shodokan jusqu’à sa mort qui survint en 1999.

6. Choyu Kiyuna

Maître Kiyuna Choyu est né le 10 février 1931 à Yomitan sur l’île d’Okinawa.

En avril 1950, il débute le karaté par le style Shorin-ryu. En 1954 il change de style et se tourne vers le Goju-ryu d’abord avec Maître Toguchi, puis en 1962 avec Maître Higa Seiko.

En avril 1992, il ouvre son propre Dojo, le Seidokan. Auparavant il dispensait son enseignement dans le Dojo de Maître Higa Seikichi.

A la mort de Maître Higa Seikichi, Maître Kiyuna n’a pas voulu assurer de fonction officielle au sein de l’école Shodokan, préférant en cela rester dans l’ombre.

7. Nei-Chu So

Instructeur de Karate et homme de lettre, Nei-Chu So fut un élève direct de Gogen Yamaguchi et l’un des maîtres qui comptèrent le plus dans la vie de Masutatsu Oyama et qui dans son libre « What is Karate » le cite à plusieurs reprises.

« Quand j’étais au bord de la ruine personnelle, So Nei-Chu, un ancien de ma province d’origine, m’a sauvé de la crise. Monsieur So, un penseur et un maître de Karate, était au caractère rare. De plus, il se dédiait à la secte Nichiren et était convaincu que les Arts Martiaux et la religion était inséparablement unis. »
So Nei-Chu fut également celui qui encouragea Oyama à chercher un lieu solitaire dans la nature pour entrainer son corps ce qui lui permet après trois années de réaliser des exploits exceptionnels.

Oyama lui dédie cet hommage : « Je serai toujours reconnaissant de Monsieur So pour ses conseils et son instruction, reçus d’un maître du Karate. J’ai pris la décision de me concentrer sur le chemin difficile que j’avais devant moi, revu mes actions passées et ai décidé comme me l’avait conseillé Monsieur So, de m’isoler sur le mon Kiyozumi, dans la préfecture de Chiba »

8. Seikichi Toguchi

Seikichi Toguchi est né en 1917 à Naha, dans l’île d’Okinawa. A cette date, maître Chojun Miyagi dirige l’école Goju Ryu.

Jeune, Seikichi Toguchi étudia le karaté de façon très irrégulière sous la tutelle de son père pendant quatre ans. Quand il eut 15 ans, son père, voisin et ami de Maître Miyagi demanda à celui ci de bien vouloir accepter d’enseigner le karaté à son fils. A partir de cette date, Seikichi fut autorisé à suivre les cours de Goju Ryu avec Maître Miyagi et son assistant Seko Higa (décédé en 1967). Maître Toguchi devînt l’assistant de Maître Seko Higa à son dojo de Itoman City, jusqu’en 1950. A cette époque,

Seikichi Toguchi deviendra instructeur en chef au centre athlétique d’Itoman, recommandé par Maître Miyagi.

Maître Toguchi fonda l’école Shorei-Kan le 1er mars 1953 à Koza City. Il reçut de Maître Miyagi les connaissances théoriques et techniques permettant de créer des Fukyu Kata et les bases d’un système d’apprentissage du karaté. Après la mort de Maître Miyagi, Maître Toguchi se donna entièrement à cette recherche. L’aboutissement de cette étude est une méthode d’enseignement du karaté qu’il nomma "Shorei-Kan". Maître Toguchi décéda le 31 août 1998.

9. Zeneï Oshiro

Natif d’Okinawa, né en 1953, 9e dan de Karaté Goju-ryu et 8e dan de Kobudo de l’école de Maître Matayochi, Maître Zeneï Oshiro débute la pratique du Karaté à l’âge de 15 ans sous la férule de Maître Eiichi Miyazato, un des professeurs les plus réputés de l’île. Maître Miyazato, qui enseigne le Goju-ryu, fut l’un des élèves direct de Maître Chojun Miyagi, le fondateur de cette école. A 18 ans, Zeneï Oshiro se lance dans l’étude du Kobudo avec Maître Shinpo Mataoshi. Il continu parallèlement à pratiquer le Karaté et, deux ans plus tard, entre à l’université. Il devient alors l’élève en Karaté de Maître Seikichi Higa, le fils du Maître Seiko Higa. Il suit maintenant l’enseignement de Maître Choyu Kiyuna.

à 25 ans, Maître Zeneï Oshiro part pour l’Allemagne. Il enseignera pendant 4 ans à Düsseldorf avant de retourner à Okinawa. Finalement, en novembre 1986, Maître Oshiro décide de revenir en Europe. Mais cette fois-ci, c’est pour s’installer en France.

10. Morio Higaonna

Morio Higaonna, né en 1938, est un grand maître du Goju Ryu. Il est fondateur et Chief Instructor de l’International Okinawan Goju-ryu Karate-do Federation (IOGKF).

Il possède le plus haut grade du Goju-ryu karate, 10ème dan et a écrit de nombreux ouvrages notamment "Traditional Karate-do: Okinawa Goju Ryu (1985)" et "The history of Karate: Okinawan Goju Ryu (2001)"

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